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Par une journée ensoleillée de début avril, Jean Galfione s'entraîne à l'Insep sous la houlette de son "père spirituel", Maurice Houvion. Du physique, encore du physique, surtout du physique. Et de la course, comme un souffle de récréation. Finalement très peu de sauts. Récit d'une journée ordinaire d'un champion olympique bien décidé à défendre son titre en septembre à Sydney... Lil rivé sur la piste, Maurice Houvion retient son souffle. Jean Galfione avale goulûment les six haies dressées sur son chemin avant quun sourire nillumine le visage de son perfectionniste père spirituel. "Cétait bien, mais tu attaques peut-être dun peu trop près les deux premières haies" avance délicatement Houvion.
Le physique surtout, le moteur de lathlète. "Sans lequel on ne peut pas sauter haut" admet Galfione. Alors Jean se plie à tout. "Travailler le physique, ce nest pas ce que je préfère, mais ce nest pas le bagne. On essaie surtout de rendre ça la plus ludique possible."
Deux séances de perche sur dix entraînements en moyenne !
Et à raison de deux entraînements par jour, Galfione "bouffe" en ce moment du physique. Musculation du haut du corps, avec séances en développé-couché et séries de charges lourdes (130 kg) ou légères (70 kg) à soulever. Musculation toujours, avec des courses où il faut traîner un chariot de 15 kg, parfois lesté soi-même dun gilet de plomb de 10 à 20 kg Dautres courses aussi, pour la résistance, avec des 150 mètres en côte, enfin ces exercices de haies, lépreuve la plus ludique. "Elle oblige le perchiste à adopter une attitude de course haute et cest très utile pour le rythme, car les trois-quatre dernières foulées avant lattaque dune haie ressemblent aux foulées nécessaires avant lattaque du butoir" souligne Houvion le technicien.
Fort sur ses jambes et moral denfer
Dans une dizaine de jours, le groupe Houvion va partir en Martinique et entamer toutefois un nouveau cycle de travail, moins lourd et plus qualitatif. Moins de musculation, davantage de sprints courts, enfin du travail avec les perches. Pour Galfione, on commence avec les plus petites (4,60m-4,80m) et les plus flexibles, avant de garder les perches longues (5,20m) et dures pour les grands événements. On va aussi travailler la course délan (47 mètres), qui peut varier si on sattaque à des sommets et que le champion olympique décrit : "Il faut courir relâché, prendre de la vitesse et gagner en puissance, cumuler ces deux aspects à 15 mètres du butoir, avant, sur les trois ou quatre dernières foulées, de mettre du rythme. Lobjectif est de se rendre disponible pour donner une impulsion parfaite avec laide du bassin." A lentraînement, le champion olympique peut alors voltiger au dessus de lépais fil en mousse. "Cest plus pratique et moins traumatisant quune barre, un athlète na pas la même retenue" explique Houvion. Ne pas voir une barre tomber, permet aussi de croire que toutes les hauteurs sont à la portée de lathlète "Mais en fait, avec le fil qui peut se déplacer, on ne connaît jamais vraiment la hauteur exacte que lon saute, reprend Jean Galfione. Et au fond, je préfère ça ! Mais à la seule impulsion, je sais si je saute haut ou pas " Et ça lui suffit. Maurice Houvion a dautres repères et avoue à demi-mots que les premiers tests passés récemment par Jean sur des sprints de 40 ou 50 mètres, où seuls les dix derniers mètres sont chronométrés électriquement, se sont révélés enthousiasmants. "Jean se situe déjà au niveau de son record (096). Il se sent fort sur ses jambes et a un moral denfer." Pourvu que ça dure
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